« L’ancien président du Parti national-démocrate d’Allemagne (NPD), Udo Voigt, connu pour ses louanges d’Hitler et son révisionnisme, siégera au sein de la commission des libertés civiles du Parlement européen, rapporte Euractiv, mercredi 9 juillet. Cette instance est notamment responsable du respect des droits de l’homme et de la lutte contre les discriminations. »
Avec seulement 1 % des voix aux dernières élections européennes, Udo Voigt a été le premier élu néonazi allemand à faire son entrée au Parlement européen. Malgré le score médiocre enregistré par son parti, il siège à Bruxelles grâce à une réforme du système électoral allemand instaurant une représentation purement proportionnelle aux élections européennes, sans seuil minimum à atteindre. Il s’agira de son premier mandat d’élu.
Pour ces élections européennes, le NPD a notamment fait campagne en réclamant « de l’argent pour Mamie, pas pour les Roms ». « Nous voulons une Europe des patries et non pas [une Europe] qui soit sous la férule des dictateurs bruxellois », avait commenté M. Voigt, entré à 16 ans au NPD, sur le site de son parti.
Dans sa recherche de soutiens pour parvenir à former un groupe au Parlement européen, la présidente du FN Marine Le Pen avait écarté l’idée de le rencontrer.
PROVOCATIONS ET CONDAMNATIONS
Fils d’un membre des sections d’assaut (SA) du parti nazi, Udo Voigt, 62 ans, s’est vu condamner il y a dix ans pour avoir qualifié Adolf Hitler de « grand homme d’Etat ». Par le passé, cet homme a également mis en doute l’ampleur de laShoah, réclamé la restitution des terres allemandes perdues après 1945, ou encore appelé les électeurs au « combat armé » avant des élections législatives, propos qui lui avaient également valu une condamnation.
Parmi ses nombreuses autres provocations : une affiche de campagne le montrant chevauchant une moto et ce slogan : « plein gaz ! », accrochée notamment devant le Musée juif d’Allemagne peu avant un scrutin local en 2011…
Son parti, créé en 1964 par d’anciens fonctionnaires du parti nazi, fait l’objet d’une procédure judiciaire en vue de son interdiction en Allemagne à la suite d’une série de crimes racistes commis par des proches du NPD.
SUCCÈS EN ALLEMAGNE
Ancien président du Parti national-démocrate d’Allemagne pendant quinze ans, ce technicien aéronautique diplômé en sciences politiques a mené la liste de cetteformation ouvertement raciste, antisémite et révisionniste au scrutin européen.
A la tête du NPD de 1996 à 2011, Udo Voigt a connu un indéniable succès, faisanttripler les effectifs du parti et l’implantant durablement dans certaines parties de l’ex-RDA. Marginalisé au niveau national, le mouvement néonazi compte quelques élus régionaux dans ces territoires déshérités.
M. Voigt avait tenté de « polir » l’image de son parti en priant les crânes rasés derester en coulisse tandis que lui apparaissait toujours en costume. Il avait été« renversé » il y a trois ans à la suite de luttes internes fratricides dont l’extrême droite allemande est coutumière. »