Le lundi 11 septembre, alors que les opposants au Brexit ont défilé dans la capitale britannique pendant le week-end, le Parlement doit voter la loi abrogeant la suprématie du droit européen nommée « Repeal Bill ».
Les opposants au Brexit restent minoritaires
Samedi 9 septembre les opposants au Brexit s’étaient donnés rendez-vous dans les rues de Londres, afin de « demander au gouvernement conservateur de la Première ministre Theresa May de ‘renoncer au Brexit‘ » [Le Figaro]. Les manifestants « ont arpenté le bitume entre Hyde Park et l’abbaye de Westminster, siège du Parlement« , précise Le Parisien. Se trouvaient parmi eux « des personnalités comme le chanteur Bob Geldof, mais aussi des politiques de tous bords » opposés au Brexit.
Dans le « cortège de la ‘Marche du peuple pour l’Europe' », il a également été possible d’apercevoir nombre de drapeaux européens, mais aussi des pancartes hostiles à la sortie de l’Union européenne [Le Figaro]. Parmi les manifestants, Le Parisien a interrogé Katie, licenciée suite à la victoire du « leave », qui espère désormais « faire durer le processus, jusqu’à ce que les gens en mesurent les conséquences réelles« .
En revanche comme le note Le Figaro, « seuls 7% [des Britanniques] veulent que le Brexit soit abandonné, et seulement 17% réclament un second référendum« . Face à cette minorité « l’opinion dominante estime que le processus doit aller à son terme« . L’opposition est dirigée par diverses organisations émanant de la société civile, or « celles-ci sont dispersées, mal structurées, sans stratégie commune et n’ont guère de prise dans l’opinion« , poursuit Le Figaro.
« Prérogatives Henri VIII »
Et après ce week-end de manifestations, c’est aujourd’hui que le Parlement britannique doit examiner la « loi d’abrogation » ou « Repeal Bill » en anglais. Ce texte doit abroger « la loi de 1972 qui prévoyait l’incorporation automatique des textes communautaires dans le droit national » [Le Monde]. Dans le même temps, la loi d’abrogation va « convertir toutes les lois européennes existantes » en lois nationales [BBC]. « En apparence contradictoires« , les objectifs du texte cherchent à « assurer la continuité juridique et [à] éviter un terrible ‘saut de la falaise’, le 29 mars 2019, jour où le divorce devrait être effectif » [Le Monde].
Le travail du Parlement est de « transposer telles quelles, ou amendées, une grande partie des lois européennes dans le droit britannique« , or il s’agit d’une tâche herculéenne avec « quelque 12 000 règlements européens qui s’appliquent actuellement dans le pays« , précisent Les Echos.
Par ailleurs le texte va donner des « ‘prérogatives Henri VIII’ au gouvernement, lui conférant le pouvoir de ‘corriger’ la loi après son vote« . Concrètement il s’agit de permettre à l’exécutif de « gommer toutes les références à l’UE qui figurent évidemment dans les textes transcrits, mais deviendront sans objet après le Brexit » [Le Monde]. Enfin, cette loi laisse « les mains libres au gouvernement pour modifier à sa guise l’accord final avec l’UE« , ne permettant pas aux députés d’amender le texte lors du vote final [Le Monde].
Pour David Davis, ministre chargé du Brexit, il s’agit d’une « législation cruciale« , qui va permettre de « quitter l’Union européenne en toute sécurité » [Les Echos]. En revanche du côté de l’opposition, on dénonce une loi conférant des pouvoirs de « monarques médiévaux » au gouvernement [BBC]. Pour les libéraux-démocrates, en faveur d’un nouveau vote sur le Brexit, « infliger une défaite au gouvernement dépend du Labour » [BBC]. Cependant, la loi devrait être votée car Theresa May dispose « d’une courte majorité (13 voix) grâce à son alliance avec le petit parti ultra-conservateur nord-irlandais DUP » [Les Echos].
« Le Brexit est inévitable »
En plein « violent débat » sur le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne, l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair s’implique également et critique dans un rapport le Brexit comme solution aux problèmes de l’immigration européenne [Libération]. Publiées par son think tank le Tony Blair Institute for Global Change, des propositions de mesures sont formulées afin de limiter l’immigration tout en restant dans le cadre de l’Union européenne.
Ainsi pour l’ancien locataire du 10 Downing street, le divorce avec Bruxelles n’est pas une fatalité. Cependant, comme le remarque Libération, pour Tony Blair « le Brexit est inévitable, ‘à moins qu’il devienne clair que le public change d’avis‘ ».