« Le Conseil européen s’est achevé sans qu’aucun des candidats n’ait été confirmé aux postes de haut représentant des affaires étrangères ou de président du Conseil européen, faute de consensus. Le prochain sommet aura lieu le 30 août. »
« Un sommet pour rien. « Dès l’après-midi » du 16 juillet, les chefs d’État et de gouvernement européen se sont rendu compte qu’ils ne prendraient pas de décision sur les remplaçants d’Herman Van Rompuy et de Catherine Ashton.
« Le constat avait été fait dès le début de l’après-midi qu’il n’y aurait pas de possibilité de désignation. Parce que certains pays souhaitant avoir une vision globale des postes [de commissaires européens ]et des conséquences sur l’organisation de la future Commission » a expliqué le président français, François Hollande, lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet.
Les représentants des pays d’Europe de l’Est auraient effectivement affirmé que la question des postes de haut représentant et de président du Conseil ne pourrait pas être tranchée avant de savoir quel pays obtiendrait quel portefeuille au sein du prochain exécutif européen.
« Depuis l’après-midi » du 16 juillet, les chefs d’État et de gouvernement européen se sont rendu compte qu’ils neprendraient pas de décision sur les remplaçants d’Herman Van Rompuy et de Catherine Ashton.
Décision reportée
La chancelière allemande, Angela Merkel, a indiqué que les chefs d’État européen s’étaient « soudainement » rendu compte qu’il y avait un lien entre l’allocation des portefeuilles à la Commission et les deux hautes fonctions européennes.
Elle a expliqué que le président désigné de la Commission, Jean-Claude Juncker, avait déclaré que les désignations de tous les commissaires étaient sous sa responsabilité, à l’exception du remplaçant de Catherine Ashton, car les États membres doivent également donner leur feu vert.
Les dirigeants européens ont finalement décidé de reporter l’épineuse décision des hauts postes au 30 août, afin que les pays de l’UE puissent entre temps présenter leurs candidats pour le collège des commissaires avant la fin du mois de juillet.
« Chaque pays devrait donner le nom de son commissaire avant la fin du mois et de convoquer un nouveau Conseil européen pour procéder à la nomination du président du Conseil européen et du haut représentant pour les affaires étrangères, la question de la présidence de l’Eurogroupe pouvant également se poser » a détaillé le Président français.
Si la question de la parité homme/femme au sein de la prochaine Commission fait partie des points défendus par son nouveau président, les grands États membres tels que l’Allemagne ou la France semblent peu disposés à réorienter leur choix vers une femme.
Pour Angela Merkel, pas question de changer de candidat pour avoir une représentante féminine au sein de la prochaine Commission. Elle a confirmé que Günther Oettinger, l’actuel commissaire à l’énergie était le candidat proposé par le gouvernement allemand. « Je n’ai rien d’autre à ajouter », a déclaré Angela Merkel.
Du côté de la France, où l’ancien ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, fait figure de favori parmi les candidats potentiels, la nomination d’une femme afin de respecter la parité ne semble pas non plus à l’ordre du jour. Des sources proches des journalistes ont expliqué à la presse :« Vous connaissez notre candidat, il était désigné d’avance », en faisant allusion à Pierre Moscovici.« M. Juncker souhaite des femmes au sein de la Commission, mais la France garde sa liberté de choix » a quant à lui rappelé François Hollande.
Un socialiste aux Affaires étrangères
La chancelière allemande a annoncé qu’il était évident que le remplaçant de Catherine Ashton devait venir du groupe des Socialistes et démocrates (S&D).
François Hollande a confirmé que ce dossier a progressé lors du sommet et qu’un consensus régnait autour d’un candidat socialiste. En ce qui concerne le président du Conseil, il doit être une « personne à même de dégager un consensus », a-t-il déclaré.
Le président français a également ajouté que le futur candidat devait être une femme afin de correspondre à l’image que l’Europe veut donner.
Selon François Hollande, l’unanimité ne prévaut pas sur la candidature de Federica Mogherini au poste de haute représentante aux affaires étrangères. « La candidate italienne a mon soutien, mais nous cherchons une position commune », a indiqué François Hollande.
Le président français a réfuté que les pays d’Europe de l’Est ont exprimé un veto sur la gestion de la crise ukrainienne et sur la candidature de Federica Mogherini, jugée prorusse. Ces pays ont simplement voulu s’assurer que leur commissaire reçoive un portefeuille important et ont incité sur la nécessité de trouver un compromis.
Le premier ministre italien, Matteo Renzi, a réfuté que son pays ait adopté une politique prorusse dans le cadre de la crise ukrainienne. La politique italienne est semblable à celle de tout pays européen, a-t-il assuré. Toute personne qui doute de la ligne politique de l’Italie, remet aussi en doute la politique de l’Europe, de la France, de l’Allemagne et d’autres pays, a-t-il ajouté. »