Les organisateurs avaient indiqué que l’avenir de l’UE serait l’un des trois thèmes centraux du second débat de la primaire à droite. En réalité, aucune question relative à l’Europe n’a été posée.
Les 7 candidats ont oublié que la France fait partie de l’Union européenne. Sécurité, lutte contre le terrorisme, droit d’asile, diplomatie, pas une seule proposition d’action continentale n’a vu le jour sur ces questions. Le projet de la droite française pour la poursuite de la construction européenne semble moins important que les conditions du soutien de François Bayrou à Alain Juppé. Les candidats s’accordent plus ou moins sur une même politique sécuritaire couteuse. Mais la mise en commun des procédures, des forces de sécurité et de la justice au sein de l’Union n’a pas intégré leur programme. C’est grave, lorsque l’Union entend justement constituer une force armée européenne.
Les rares références à l’Europe entendues dans la salle Wagram ont eu une connotation ouvertement négative. Pour l’exemple, citons Alain Juppé. Il se dit prêt à rétablir les frontières nationales si l’Union ne protège pas plus efficacement celles de l’espace Schengen. Rappelons que l’UE a déjà créé un corps de gardes-frontières européen, mais n’a pas reçu beaucoup de soutien des politiques nationaux. Rappelons également que la Grèce et l’Italie demandent un soutien accru des États membres pour protéger notre espace commun.
Jean-Frédéric Poisson a au moins le mérite d’être ouvertement souverainiste. Pour les 6 autres candidats, nous ne comprenons pas. Depuis quand la Droite française considère-t-elle une politique européenne ambitieuse comme un boulet électoral ?
Un troisième débat reste à venir dans cette primaire. Aucun sujet européen n’a été annoncé. En d’autres termes, les responsables politiques concernés souhaitent « mettre tous les sujets sur la table », excepté l’avenir de l’Europe.
Jérôme Quéré