Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, répond aux annonces de David Cameron sur son projet de réformes sur l’immigration et la liberté de circulation des personnes. Le Premier ministre britannique souhaiterait une évolution du droit de l’Union européenne pour freiner le déplacement des travailleurs des pays de l’Est.
« Juncker règle ses comptes avec Cameron », titrent Les Échos. Le président de la Commission voit d’un mauvais œil les annonces du Premier ministre britannique sur l’immigration et « hausse le ton », en l’appelant à « cesser de stigmatiser les travailleurs immigrés, dénonçant une pratique consistant à ‘taper sur les autres’ par calcul politique », explique le site du quotidien.
Pour Jean-Claude Juncker, « les déclarations du Premier ministre britannique ne feraient que stigmatiser les citoyens de l’Est de l’UE », explique Courrier International. « Je suis complètement opposé à cette attitude qui viserait à désigner tous les Polonais, les Roumains et Bulgares qui travaillent dans l’espace européen comme ayant une mentalité de criminels. Ces gens travaillent et méritent leurs salaires » a déclaré le président de la Commission.
David Cameron multiplie les déclarations sur l’immigration à l’approche des élections législatives de mai 2015. Le 28 novembre, il avait lancé un ultimatum à ses partenaires, en menaçant de quitter l’UE s’il n’obtenait pas des changements importants dans les règles européennes de circulation des personnes. Il proposait de réduire les droits sociaux aux migrants pendant quatre ans et de ne pas laisser entrer de personnes sans emploi sur le territoire ou d’expulser ceux qui n’en auraient pas trouvé au bout de six mois. Pour Le Figaro, le Premier ministre britannique « a défié ses partenaires lors d’un discours musclé ». Le site du quotidien explique que « ces mesures impliquent une modification des traités européens », mais « Cameron se dit confiant de pouvoir y parvenir ».
La question de l’immigration et pas seulement de la liberté de circulation des citoyens de l’UE, agite de plus en plus la sphère politique en Europe. Au Royaume-Uni, « les députés du Parti travailliste ont secrètement reçu la consigne de ne pas faire campagne sur l’immigration car cela leur ferait perdre la prochaine élection », rapporte The Telegraph. En Espagne, « la loi de sécurité citoyenne, adoptée jeudi dernier par le Congrès des députés, prévoit désormais des reconduites directes à la frontière », ce qui constitue « une conduite a priori incompatible avec le droit à recevoir le conseil d’un avocat, à demander l’asile ou la protection spéciale due aux mineurs », explique Le Figaro. Euractiv affirme que « les appels se multiplient pour que la République tchèque prenne en charge sa part du problème de la migration ». Mais le ministre tchèque de l’Intérieur, Milan Chovanec « a déclaré que le pays n’était pas prêt à accueillir plus d’immigrés et n’accepterait pas de quota obligatoire », rapporte le site Internet.
En France, François Hollande prononcera aujourd’hui son premier discours du quinquennat sur l’immigration au Musée de l’histoire de l’immigration. Pour Le Monde, le chef de l’Etat « est terrorisé par l’idée qu’on puisse le qualifier de laxiste sur ce sujet qui hystérise le pays ». A cette occasion, 20 minutes a choisi de démystifier « les dix idées reçues les plus fréquentes sur l’immigration ».