Le plus important d’entre eux n’est autre qu’Olli Rehn, chargé des affaires économiques et monétaires. Avant de conduire la liste des libéraux dans son pays, la Finlande, il sera remplacé par Siim Kallas – responsable des transports à ce jour. Le vice-président de la Commission occupe un poste ultra-sensible dans la gouvernance de la zone euro qui émerge après quatre années de crise.
Le programme budgétaire français attendu « avec impatience »
Mardi, en plein remaniement à Paris, Olli Rehn a ainsi mis en garde le nouveau premier ministre Manuel Valls, en lui rappelant que la France ne pouvait espérer un délai supplémentaire pour ramener ses déficits dans les normes européennes d’ici à la fin 2015. Il a dit « attendre avec impatience » le programme budgétaire et de réformes que Michel Sapin, le successeur de Pierre Moscovici, doit envoyer à Bruxelles d’ici à la mi-avril.
Autre poids lourd de l’équipe Barroso, la vice-présidente Viviane Reding, chargée de la justice, est en lice au Luxembourg pour le compte de son parti chrétien social. Elle sera remplacée par le très discret Johannes Hahn (politique régionale). Son chef de cabinet, l’Allemand Martin Selmayr, a par ailleurs pris, depuis quelques jours, la direction de la campagne de Jean-Claude Juncker, chef de file du Parti populaire européen.
Des « congés électoraux » à partir du 19 avril
Antonio Tajani, commissaire aux entreprises est également sur le départ : ses responsabilités seront assumées par le Français Michel Barnier, à la tête des services financiers et du marché intérieur. Le commissaire Janusz Lewandowski (budget) cède la place à Andris Piebalgs (coopération). Quant au commissaire croate, Neven Mimica, chargé des consommateurs depuis l’adhésion de son pays à l’Union européenne en juillet 2013, il quitte déjà son poste au profit de László Andor (emploi/affaires sociales). De son côté, José Manuel Barroso reprendra le portefeuille du vice-président Maros Šefčovič, chargé des relations interinstitutionnelles et de l’administration.
Ces « congés électoraux » commenceront en principe le 19 avril, quand la campagne des européennes entrera dans sa dernière ligne droite. En vertu du code de conduite en vigueur à Bruxelles, les candidats commissaires ne seront plus rémunérés pendant leur intérim. Certains titulaires, comme Olli Rehn, envisagent, même s’ils sont élus, de revenir au sein du collège pendant quelques semaines entre le scrutin, le 25 mai, et la formation du nouveau Parlement européen, tout début juillet.
Enfin, un candidat en lice a décidé de ne pas quitter son poste : il s’agit du Belge Karel De Gucht, chargé du commerce, et donc des négociations de libre échange avec les Etats-Unis. Il s’est engagé à ne pas faire campagne activement, puis, en cas d’élection, à ne pas siéger comme eurodéputé. Les électeurs apprécieront. »
Philippe Ricard