Le chef de file du parti du Brexit a exclu le 4 novembre de conclure une « alliance des sortants » avec le parti conservateur. Il accuse le camp de Boris Johnson d’arrogance.
Le leader des europhobes britanniques s’est exprimé le 4 novembre à Westminster, à l’occasion du lancement de la campagne de son parti en vue des élections législatives du 12 décembre prochain. Annonçant l’entrée en lice de plus de 600 candidats, Nigel Farage a déclaré avoir tenté de mettre sur pied une « alliance patriotique pour le Brexit », dont il a assuré qu’elle remporterait une « écrasante majorité ».
La semaine dernière, Nigel Farage a proposé aux conservateurs de conclure un pacte électoral si Boris Johnson abandonnait l’accord sur le Brexit conclu en octobre avec les dirigeants de l’UE.
Une proposition immédiatement rejetée par les conservateurs. Boris Johnson a promis que s’il était élu, il ferait adopter l’accord de retrait par le parlement avant la fin de l’année.
« L’heure tourne et il semblerait qu’au lieu de considérer cette offre, le parti conservateur veuille mettre un terme à la discussion », a affirmé Nigel Farage, ajoutant « qu’il n’y aurait pas de Brexit sans le parti du Brexit ».
Le parti de Nigel Farage fait campagne pour que le Royaume-Uni quitte l’UE et fasse du commerce selon les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Cependant, Arron Banks, le bailleur de fonds controversé de la campagne « leave.EU » (« Quitter l’UE »), presse le parti d’accepter l’accord sur le Brexit conclu par Boris Johnson.
Après avoir remporté les élections européennes du mois de mai avec une assise confortable, le parti du Brexit a nettement baissé dans les sondages depuis l’élection de Boris Johnson à la tête du parti conservateur, les partisans du Brexit se montrant désormais plus enclins à soutenir le nouveau Premier ministre.
Alors que le parti conservateur jouit d’une nette avance dans les sondages, le vote tactique se révélera sans doute crucial. Le parti de Nigel Farage dispose toujours d’environ 10% des intentions de vote, faisant craindre une dispersion des voix aux partisans du Brexit.
Le scrutin uninominal majoritaire à un tour, en vigueur au Royaume-Uni, désavantage les petits partis. Et, sans un pacte avec les conservateurs, le parti du Brexit ne remportera qu’une poignée de sièges.
Nigel Farage, qui a échoué huit fois à se faire élire à Westminster, ne se présentera pas lui-même aux élections.
Le leader europhobe, dont le parti a largement chassé dans les fiefs industriels historiques du parti travailliste du nord de l’Angleterre et du sud du Pays de Galles, a fait une allusion directe aux cinq millions d’« électeurs travaillistes patriotes », qui ont voté pour la sortie de l’UE en 2016, et qui constituent selon lui, « le groupe d’électeurs le plus vulnérable » du parti du Brexit.
Les discussions se poursuivent entre les dirigeants des libéraux démocrates, des travaillistes et des Verts favorables au maintien du Royaume-Uni dans l’UE (« pro-Remain »). Leur but est de parvenir à un accord informel destiné à éviter la dispersion du vote des « pro-Remain », même si un tel pacte n’est susceptible de fonctionner que de façon ponctuelle.
Pendant ce temps, en Irlande du Nord, le Sinn Fein et le parti social-démocrate et travailliste (SDLP), un parti nationaliste modéré, ont convenu lundi de ne pas s’opposer l’un à l’autre afin de contrer le parti unioniste démocrate (DUP), favorable au Brexit.
Le parti unioniste d’Ulster (UUP) a également annoncé son intention de présenter des candidats dans les 18 circonscriptions, afin d’offrir une alternative au DUP aux unionistes favorables au maintien du Royaume-Uni au sein de l’UE.
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Par : Benjamin Fox | EURACTIV.com |