Les eurodéputés éreintent le plan de May pour les droits des citoyens de l’UE après le Brexit…
Lorsque la proposition britannique sur les droits « post-Brexit » des citoyens européens installés outre-Manche fut officiellement présentée, le chef négociateur de l’Union pour le Brexit, Michel Barnier, avait réclamé « plus d’ambition, de clarté et de garanties ». Sa réaction tenait de l’enthousiasme débridé, si on la compare à celle des députés européens. Les leaders de tous les groupes politiques pro-européens du Parlement, appuyés par d’autres députés, ont cosigné une tribune féroce publiée dans le quotidien britannique « The Guardian ».
Le plan britannique pour les citoyens jette « un voile noir sur la vie de millions d’Européens qui se trouvent ainsi plongés dans l’incertitude la plus complète », déplorent-ils, ajoutant que Londres va créer « des citoyens de seconde classe« . Qui plus est, le Royaume-Uni s’apprête à multiplier la paperasse pour les applications au statut de « résident permanent outre-Manche ». Pour un pays qui n’a eu de cesse de fustiger la lourdeur administrative européenne, c’est ballot.
… et mettent Theresa May en garde
Selon ce plan, les ressortissants de l’Union résidant au Royaume-Uni depuis au moins cinq ans se verraient accorder un droit de résidence similaire à celui dont ils jouissent actuellement, mais perdraient le droit de voter aux élections locales, et devraient justifier d’un certain niveau de revenus pour pouvoir faire venir dans le pays les membres de leur famille.
Et les députés de poser au gouvernement britannique des questions – sur le coût des études outre-Manche pour les Européens, la reconnaissance des diplômes des médecins, les travailleurs frontaliers, etc. – dont on est pas du tout certain qu’il ait déjà la réponse.
Que Theresa May se le dise : « Le Parlement européen se réserve le droit de rejeter tout projet d’accord qui traiterait les citoyens européens moins favorablement », a rappelé le chef libéral Guy Verhofstadt, négociateur du Brexit pour le Parlement. Ah oui, encore ceci. Le Royaume-Uni ne doit pas trop espérer prolonger les négociations de sortie au-delà de la date butoir de 2019, sous peine de perturber les élections européennes. « Ce serait impensable », préviennent les députés.
La rédaction