Christos Stylianides, commissaire chargé de l’aide humanitaire, s’est rendu en Ukraine le 26 et 27 janvier, où la situation humanitaire engendrée par le conflit entre Kiev et les séparatistes pro-russe et se dégrade. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, le conflit ukrainien a provoqué le déplacement de 610 413 personnes dont 593 609 réfugiés dans les pays voisins et aurait fait 4 771 morts et 10 360 blessés.
Les besoins humanitaires dans le pays sont de plus en plus nombreux compte tenu du conflit actuel et des conditions hivernales. Les populations touchées par le conflit, notamment dans les régions de Donetsk et Lougansk, ont le besoin urgent de trouver un abri, des médicaments, de la nourriture et d’avoir accès à des services de santé, de protection et à de l’eau potable et des infrastructures sanitaires. Des couvertures, des vêtements d’hiver et la remise en marche de l’électricité sont des nécessités vitales.
Aide humanitaire bloquée
Les organisations humanitaires ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation dans l’est de l’Ukraine. Donetsk n’approvisionne plus le reste du pays en charbon, ce qui empêche la plupart des centrales électriques de fonctionner normalement. Selon certaines sources, les séparatistes russes ne seraient pas les seuls fauteurs de troubles. D’après Amnesty International, les combattants pro-Kiev bloquent l’aide humanitaire dans l’est de l’Ukraine.
Le bataillon de volontaires Dnipro-1 ainsi que les membres du bataillon Donbass et la milice Pravyi Sector, auraient bloqué 11 routes conduisant au territoire contrôlé par la DNR (République populaire de Donesk) le 24 décembre dernier. Ces groupes ont refusé de laisser passer les convois d’aide, car ils considèrent que la nourriture et les vêtements finissent entre de mauvaises mains et sont souvent revendus au lieu d’être distribués en tant qu’aide humanitaire. Ils réclament par ailleurs la libération de prisonniers détenus par les forces séparatistes comme condition pour garantir l’acheminement de l’aide humanitaire vers l’est.
Au moins quatre convois envoyés par la fondation humanitaire de Rinat Akhmetov, l’un des hommes les plus riches d’Ukraine, ont été bloqués par le bataillon Dnipro-1 mi-décembre sur les routes menant au territoire contrôlé par les séparatistes.
Lougansk et de Donetsk isolées
Denis Krivosheev, directeur adjoint de l’Europe et de l’Asie centrale pour Amnesty International, a affirmé que les habitants des enclaves de Lougansk et de Donetsk contrôlées par les séparatistes pouvaient à peine s’acheter de la nourriture et des médicaments, surtout les personnes vulnérables comme les retraités.
« Il est peut-être trop tôt pour l’appeler catastrophe humanitaire, mais le conflit progresse clairement dans cette direction », a écrit Denis Krivosheev, dans un email envoyé à la fondation Thomson Reuters.
« La situation de milliers d’Ukrainiens plongés dans une véritable crise humanitaire à cause de ce conflit m’inquiète au plus haut point. L’hiver ne fait qu’empirer les choses, notamment pour les réfugiés, les enfants, les personnes âgées et les plus pauvres » a déclaré Denis Stylianides.
Selon lui, l’Europe a aidé les victimes les plus vulnérables depuis le début de cette crise et continuera à le faire. Il se rendra à Kiev et à Dnepropetrovsk pour s’assurer que l’aide de l’UE continue de soulager les populations qui en ont besoin.
La Commission européenne et les États membres préparent actuellement un paquet humanitaire commun.