« Selon une étude du Cevipof, les cadres territoriaux et collaborateurs de cabinet sont toujours plus nombreux parmi les maires des villes de plus de 30.000 habitants. Ceux-ci « sont très généralement des professionnels de la politique bien ancrés dans les appareils partisans ».
Un quart des maires des 260 villes de plus de 30.000 habitants exerçaient, avant leur élection en mars dernier, une activité professionnelle dans une collectivité ou une intercommunalité (soit en tant que cadre territorial, soit comme collaborateur de cabinet), révèle une étude du Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof). Ce type de profession connaît une progression très importante chez les maires des principales villes de France. En 2008, on constatait qu’un cinquième des maires des villes de plus de 30.000 habitants avaient déclaré exercer cette activité professionnelle avant leur élection. Contre seulement 0,8% en 1983… La part des autres cadres du public est stable (12 à 13% en 2008 et en 2014). Tout comme celle des cadres du privé (10%). A l’inverse, certaines professions exercées fréquemment en 1983 ne sont quasiment plus représentées chez les maires de plus de 30.000 habitants : ouvrier ou employé du privé, médecin ou encore instituteur.
« Les cadres du secteur public au sens large (y compris les personnels appartenant aux entourages d’élus) constituent toujours la majorité des maires, alors que les catégories modestes, qu’elles relèvent des professions indépendantes, des salariés du privé comme du public, ne représentent plus en 2014 au total que 12% des maires comme en 2008, contre 33,5% en 1983 », écrit Luc Rouban, directeur de recherches au CNRS et auteur de l’étude.
« Des professionnels de la politique »
« En 2014, les maires des villes de plus de 30.000 habitants sont très généralement des professionnels de la politique bien ancrés dans les appareils partisans. L’image d’une nouvelle population de maires sans expérience est loin de la réalité », poursuit-il. Ces édiles ont en moyenne 56 ans, exactement comme en 2008. Par rapport au précédent mandat, la proportion des femmes reste également stable, à 12,3%.
Sur les 260 communes de plus de 30.000 habitants, 64 ont connu une alternance. Dans 62 d’entre elles, un maire de droite a remplacé un maire de gauche, tandis que dans 2 seulement un maire de gauche a succédé à un maire de droite. Désormais, 65,8% des communes de plus de 30.000 habitants sont dirigées par un maire de droite (contre 34,2% qui le sont par un maire de gauche). Sous le précédent mandat, la droite ne détenait que 41,2% des exécutifs des villes de plus 30.000 habitants (58,8% pour la gauche).
Les 62 nouveaux maires élus sur des listes UMP, UDI ou « divers droite » qui ont remplacé des maires PS ou PCF présentent plusieurs particularités. Ils sont en moyenne plus jeunes (49 ans) et exercent plus souvent une profession libérale, ou sont plus souvent patron de PME. De plus, avant leur élection en mars, très peu d’entre eux avaient déjà un mandat exécutif ou parlementaire. Mais ils avaient déjà une expérience en politique, puisqu’ils étaient « fortement impliqués dans les appareils partisans ou les réseaux de personnalités ayant développé leur ‘écurie’ locale ».