De la chaussure à la chimie, les 44 Comités de dialogue social sectoriel promeuvent de meilleures conditions de travail. Près de 900 textes attestent du dynamisme des négociations, qui ne concerne toutefois qu’un nombre limité de secteurs. Moins politisé, plus en prise avec les réalités économiques, et, au bout du compte, plus ample et efficient. Des deux niveaux de dialogue social institués par l’Union européenne dans le courant des années 1990, la dynamique est clairement en faveur du dialogue sectoriel lorsqu’on la compare à celle, décevante, du dialogue interprofessionnel. « La crise de 2008 a renforcé le rôle du dialogue sectoriel. En affectant quasiment tous les secteurs, elle a accentué la nécessité pour les partenaires sociaux de trouver des axes et des positionnements communs pour influencer les politiques. Dans une conjoncture défavorable, défendre les industries, c’est aussi défendre les emplois », souligne Sylvain Lefebvre, secrétaire général adjoint d’IndustriAll European Trade Union.
Les trois quarts de la main d’œuvre de l’UE
En tant que fédération syndicale représentative de millions de travailleurs européens dans des secteurs industriels et manufacturiers, IndustriAll participe à une douzaine de Comités de dialogue social sectoriel (CDSS). Sylvain Lefebvre représente lui-même son organisation dans plusieurs d’entre eux (chimie, chaussure, textile habillement, électricité…).
Comités paritaires, les CDSS ont été créés en 1998 par la Commission européenne pour rationaliser, à l’échelon européen, un dialogue qui se déroulait jusque-là de manière informelle au sein de certains secteurs. Depuis cette date, 44 CDSS ont vu le jour, ce qui a permis au dialogue social européen de s’élargir graduellement à des domaines aussi variés que la chaussure, les télécommunications, le gaz, la construction navale, le spectacle vivant et même le football professionnel. D’après la Commission européenne, leur champ d’action couvrirait plus des trois quarts de la main d’œuvre de l’UE. D’autres CDSS pourraient encore se former à l’avenir, notamment dans le secteur du verre où les partenaires sociaux sont en discussion.
Si leur création doit être avalisée par la Commission européenne, qui apporte son soutien logistique (salles, traducteurs, frais de transport…) et une aide financière à leurs travaux, les CDSS consacrent l’autonomie des partenaires sociaux. Composés de 54 membres au maximum, répartis à moitié entre les représentants syndicaux et les représentants des employeurs, ils siègent à raison de deux sessions de travail et d’une plénière annuelles.