La crise provoquée par la pandémie du COVID a eu un impact significatif sur l’activité économique et l’emploi depuis sa création il y a neuf mois, avec un parallèle significatif entre les courbes qui représentent graphiquement son évolution.
De la déclaration du premier état d’alarme (14 mars) à fin avril, la destruction d’emplois, mesurée en volume d’adhésion à la sécurité sociale (tableau 1), a été dramatique : en un mois et demi, 883 053 emplois ont été perdus au niveau national (-4,6 %), l’impact sur la Communauté valencienne (117 242 et -6,1 % , respectivement), en raison de la concentration particulière dans notre domaine d’activité (hôtellerie, tourisme, petit commerce) le plus directement touché par les restrictions à la mobilité et au contact social.
Table 1.Afiliation Sécurité Sociale
Au cours de la même période, le chômage (tableau 2) a augmenté de 585 156 personnes (+18,1 %) a l’État et 73 680 (+20,1 %) dans notre Communauté, alors qu’une entreprise sur trois présentait le Dossier de réglementation de l’emploi temporaire (ERTE) ( Expediente de Regulación Temporal del Empleo )
, un instrument réglementaire conçu d’urgence par le gouvernement pour freiner l’effondrement de l’emploi, assurer les revenus des travailleurs et atténuer la perte de tissu d’entreprise. Et tout cela dans le cadre d’un marché du travail qui n’avait pas encore été épargné par la crise précédente (2008-2013) et qui a connu de graves déséquilibres (chômage, précarité, écarts entre les sexes) pour corriger et améliorer.
Tableau 2.- Arrêt enregistré.
Fin avril, 349 635 travailleurs valenciens étaient concernés par les ERTE et bénéficiaires des prestations correspondantes gérées par le Service public d’emploi (SEPE).
Au cours des cinq mois suivants (mai/septembre), le contrôle graduel des contagions a permis un retour à une fragile normalité que, sur le marché du travail, elle s’est traduite par une augmentation du recrutement, avec la reprise conséquente d’un demi-million d’emplois (62 150 dans la Communauté valencienne) et la réintégration progressive dans l’activité productive de 2 800 000 travailleurs touchés par les ERTEs (300 000 dans le secteur valencien), ce qui a suposé une réduction du nombre de bénéficiaires d’allocations de chômage (tableau 3), sans diminuer le taux de couverture correspondant (71,4 %, soit neuf points de plus qu’avant la pandémie). Pour sa part, le taux de chômage est de 16,3%, dix points en dessous de celui atteint au plus fort de la crise précédente, géré de manière autoritaire par le gouvernement conservateur sur la base de la déréglementation des marchés et des relations professionnelles, des licenciements collectifs et des coupes sociales.
Tableau 3.- Bénéficiaires des allocations de chômage.
Sans les mesures extraordinaires prises par le gouvernement central et complétées par la Generalitat Valenciana, dans le cadre du dialogue social avec les syndicats et les employeurs (prestations sociales pour les salariés et les travailleurs indépendants, exonérations fiscales et crédits ICO pour les entreprises), les dommages au tissu productif et à la destruction de l’emploi auraient été beaucoup plus importants.
Toutefois, la reprise de l’emploi est lente, fragile et inégale, et est également affectée par les oscillations de la deuxième vague actuelle de la pandémie.
Au cours des deux derniers mois (octobre/novembre), le nombre de membres de la sécurité sociale a totalisé 178 273 personnes au niveau de l’État, ce qui n’a pas été suffisant pour empêcher une augmentation du chômage de 74 827 personnes.
La situation dans la Communauté valencienne présente à ce stade des résultats plus positifs : les 59 707 nouveaux entrés ont permis de récupérer, voire de dépasser légèrement, les niveaux d’emploi avant le déclenchement de la crise sanitaire, tandis que le chômage enregistré a légèrement diminué.
Pour leur part, les repousses et les nouvelles restrictions découlant de la pandémie au cours des deux derniers mois ont ralenti la sortie des travailleurs inclus dans l’ERTE, tandis que de nouvelles entrées ont été enregistrées dans ce mécanisme de protection, suite à l’extension de leur couverture établie par les derniers changements réglementaires (RD 30/2020, 29 septembre et RD 32/2020 du 3 novembre). Le résultat des deux processus a été un transfert entre les différentes modalités de l’ERTE ainsi qu’une augmentation globale du nombre de travailleurs touchés, atteignant 746 900 au niveau national et 46 460 dans la Communauté valencienne (tableau 4).
Ainsi, les ERTEs initiales réglementées par la RD 8/2020 (Force Majeure ou pour des raisons technologiques, organisationnelles ou de production) comptent actuellement 326 296 travailleurs dans l’ensemble du pays, tandis que ceux issus de la RD 30/2020, avec des exonérations spéciales pour les secteurs protégés et une couverture pour les entreprises concernées par les restrictions administratives, atteignent déjà 420 604 personnes.
Tableau 4.- Entreprises et travailleurs des ERTE au 30-11-2020.
La nouvelle réglementation des ERTE a également facilité un plus grand ciblage de la protection sociale dans les secteurs les plus touchés par la pandémie et une lente reprise. Ainsi, alors que les travailleurs protégés par les ERTE représentent actuellement 5% du total des membres du régime général de sécurité sociale, ils sont 62% dans le secteur des « services d’hébergement », 56% dans les « activités touristiques » et 29% dans les « services alimentaires et de boissons ».
Cette concentration sectorielle de la protection de l’emploi a été compatible avec une activation progressive de sa couverture globale, dans un processus d’adaptation flexible aux nouvelles exigences découlant de l’évolution de la crise, par le dialogue et la concertation avec les acteurs sociaux, que l’adoption prochaine des budgets généraux de l’Etat permettra de consolider dans une clé expansive , grâce à la contribution des fonds européens de reconstruction qui doivent être à la base du redressement de l’activité productive et du développement d’un nouveau contrat social, basé sur l’emploi de qualité, la cohésion, l’innovation, la croissance inclusive et l’équité.
Pere Beneyto
Director Provincial del SEPE en Valencia.
Traduction Gloria Rodriguez
Article publié dans El DIARIO